TERRASSES ET BALCONS : POUR DES FONDATIONS SOLIDES

Savez-vous quoi faire pour que votre balcon ou votre terrasse soit stable en dépit du gel? Voici quelques conseils pour les construire sur des fondations solides.

À l’abri du gel : d’abord une question de profondeur

Pour protéger du gel un ouvrage qui s’appuie sur des piliers ou des pieux, le facteur le plus déterminant est sans aucun doute la profondeur de ces derniers dans le sol. Au Québec, cette profondeur doit être d’au moins 1,5 m (5 pi).

Mais il n’est pas facile d’atteindre cette profondeur. Surtout si on utilise des moyens d’excavation artisanaux et que l’on tient à limiter le diamètre des trous.

Le problème? Les outils disponibles ont certaines limites : une tarière manuelle (pelle à deux manches) ne permet pas de creuser à plus de 1,06 m (42 po), tandis que les tarières mécaniques offertes dans les centres de location sont généralement équipées d’une vrille de forage de 1,2 m (4 pi). Que faire alors?

Pour atteindre une profondeur supérieure, quelques options se présentent :

  • Faire appel à un entrepreneur disposant d’un équipement muni d’une vrille plus longue;
  • Se résoudre à une excavation de plus grande envergure faite par une rétrocaveuse;
  • Opter pour l’implantation de pieux vissés.

Piliers de béton, pieux vissés… Pour faire le bon choix, vous devez considérer certaines données.

Piliers de béton : tout pour accroître leur stabilité

La plupart des balcons et terrasses reposent sur des piliers de béton. Ceux-ci sont généralement réalisés au moyen d’un cylindre de coffrage en carton dur, à l’intérieur duquel le béton est coulé.

Bien sûr, il est important de construire les piliers à la profondeur requise, en fonction du climat local et des caractéristiques du sol. Mais d’autres détails pourront aussi accroître leur stabilité en conditions de gel :

  • Pour chaque pilier, installer une semelle de béton d’environ 60 cm x 60 cm (2 pi x 2 pi) établie sur un sol non remanié. Cette semelle peut être obtenue par un classique coffrage en bois ou en fixant à la base du tube de carton un cône de plastique destiné à cet usage;
  • Si la faible étendue de la surface excavée rend impossible la construction d’une semelle, élargir le diamètre de la base du trou au moment du creusage (excavation en forme de patte d’éléphant) et installer le cylindre de carton à une quinzaine de centimètres du fond du trou, de manière à laisser le béton se répandre plus largement à sa base, lors de la coulée;
  • Recouvrir le cylindre de carton de plusieurs couches de polyéthylène épais.

D’autres bonnes pratiques permettront d’obtenir des piliers de béton stables et durables :

  • Ne jamais couler le béton directement dans le sol, car la forme irrégulière ainsi obtenue augmenterait le risque de soulèvement par le gel;
  • N’utiliser que des cylindres de coffrage cartonnés d’un diamètre de 20 cm (8 po) ou plus;
  • S’assurer que le pilier de béton dépasse d’au moins 20 cm (8 po) la surface du sol;
  • Renforcer les piliers au moyen de tiges d’armature;
  • Employer du béton offrant une résistance à la compression de 25 MPa (32 MPa si l’endroit est exposé aux chlorures) avec 5 à 8 % d’air entraîné, ce qui en augmente la résistance aux cycles gel-dégel; lorsque le béton est préparé sur place, respecter scrupuleusement la quantité d’eau à ajouter aux mélanges à béton vendus en sacs pour ne pas en diminuer la performance.

Pieux vissés : de nombreux avantages

Pour une assise à une profondeur minimale de 1,8 m (6 pi) qui n’exige en principe aucune excavation, c’est toutefois vers la technologie des pieux vissés qu’il vaut habituellement mieux se tourner.

Leur installation est particulièrement appréciée lorsque le temps est compté, car elle est beaucoup plus rapide que celle de piliers de béton. De plus, les charges peuvent y être appliquées dès que leur mise en place est terminée. Les pieux vissés sont aussi la solution s’il est prioritaire de restreindre les dommages en terrain aménagé ou quand la machinerie lourde ne peut pas accéder facilement à l’emplacement de construction.

Ces pieux sont constitués d’une tige en acier galvanisé dotée d’au moins une lame en forme d’hélice, qui sert d’abord à l’enfoncement dans le sol au moyen d’un équipement hydraulique spécialisé, puis à fournir l’appui requis. Leur dimension est établie par un ingénieur en fonction de la capacité portante du sol et de la charge à soutenir.

Cependant, en sol rocheux, il peut être difficile de respecter le plan d’espacement des pieux ou de les aligner parfaitement. Si un pieu croisait une grosse pierre sur son parcours d’enfoncement, il pourrait même s’avérer nécessaire de procéder à une excavation ou, au moins, à une modification plus ou moins importante de la charpente.